SEULS BRUITS DES CORPS ENTRE EUX
Quelques mois après le décès de Bohumil Hrabal, Olga de Soto décide de travailler sur un extrait du livre Tendre barbare de l'écrivain tchèque, tout en s'appuyant sur la composition pour quatuor à cordes de Salvatore Sciarrino Sei quartetti brevi. La chorégraphe imagine une partition dans la pénombre, composée d'un enchaînement de moments de tension et de repos, en soustrayant les moments de repos, afin de produire une sorte d'angoisse diffuse dans laquelle des ponts sont jetés dans l'obscurité vers un infini invisible, sondant les limites de notre perception.
L’ample gamme des sensations et sentiments évoqués par la composition de Sciarrino est matière à réflexion dans la recherche du mouvement et son rapport à la musique, ainsi que dans la mise en jeu de la chorégraphie. Deux univers complémentaires, celui de Sciarrino et celui de Hrabal, nourrissent ici celui de la chorégraphe.
production Coto de Caza aujourd'hui Niels Production (Bruxelles)
coproduction Charleroi Danses - Centre Chorégraphique de la Communauté française de Belgique
durée 30 min
chorégraphie Olga de Soto
musique Salvatore Sciarrino (Sei quartetti brevi, per archi)
enregistrement interprété par Arditti String Quartet — Irvin Arditti, David Alberman (violons), Garth Knox (alto) et Rohan de Saram (violoncelle) — Disque From Italy (P) 1985 Auvidis France / CD Auvidis - Montaigne Ref : MO 782042
scénographie et costumes Thibault Vancraenenbroeck
éclairages Gaëtan van den Berg
duo créé et interprété par Olga de Soto et Pascale Gigon
© Grégoire Romefort
EXTRAITS DE PRESSE
Dans la pièce Seuls bruits des corps entre eux (1997), composée en regard d’une suite sublime de quatuors de Salvatore Sciarrino, on peut percevoir un érotisme diffus : mystère des gestes, galbes des corps apparaissant dans la soie moulante de costumes proches du sous-vêtement. Serait-ce que le titre même évoque la musique originelle, celle de la scène primitive dont les spasmes habiteraient encore, de façon sous-jacente, toute proposition dynamique, visuelle ou sonore ? Olga de Soto voit dans cette pièce un “autoportrait“ : portrait de corps féminin pris dans l’intermittence fantomatique d’une pulsation de chair ? Ou partis pris de l’intime, autolecture du reflet de soi dans le miroitement qui circule entre la musique et la surface des corps ? (…)”
Le noir du dernier duo proposé met en perspective, avec pertinence, l’ombre et la lumière. Force, simultanément, l’écoute et la vision d’un corps qui pense en vibrant. Tout tient en haleine. Jusque dans le souffle des danseuses qui nous rappelle, sans que l’on puisse y déroger, qu’il ne faut pas hésiter à faire l’expérience du voir, là où c’est le moins évident. Une démarche trop rare à côté de laquelle il ne faut pas passer.Francis Cossu, L'été des Hivernales (2/4) : Olga de Soto, La Marseillaise, 19 Juillet 1998
Olga de Soto et Pascale Gigon se distinguent magnifiquement lorsqu'elles laissent résonner en elles les Sei quartetti brevi de Salvatore Sciarrino. (…) Entre ombre et lumière tamisée, la danse, suggérée, laisse imaginer le plus beau.Ch. Caupin, Silence et chaos chez Olga de Soto, Danser, Janvier 1998
Le moment de grâce de cet "été des Hivernales" nous a été procuré par Olga de Soto, une danseuse espagnole établie en Belgique. Qu'elle évolue seule ou en duo (avec Pascale Gigon), son langage, très pur, est un frémissement dans la pénombre, le bruissement de la vie. Ses choix musicaux (des compositeurs contemporains comme Salvatore Sciarrino ou Denis Pousseur) sont d'une rare qualité.Emmanuèle Rüegger, Les Hivernales d'été, Ballet 2000 n°43
Quant à Olga de Soto, on pourrait la voir et la revoir sans s’épuiser, tant sa danse est musicale. Qu’elle dise un rapport secret dans une quasi-obscurité au plus proche du microscopique, qu’elle éclate en furieux mouvements du bassin sur la musique ravageuse de Frederic Rzewski ou qu’elle murmure solitaire sur une composition de Denis Pousseur, c’est le bonheur. La simplicité alliée au savant.Marie-Christine Vernay, Le Tour de la danse en un jour, Libération, 24 Juillet 1998
HISTORIQUE TOURNÉES
07 NOV 1997, Paumes, Théâtre de la Balsamine, Bruxelles (BE)
08 NOV 1997, Paumes, Théâtre de la Balsamine, Bruxelles (BE)
21 NOV 1997, Paumes, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris (FR)
22 NOV 1997, Paumes, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris (FR)
14 FÉV 1998, Paumes, Relais Culturel Château Rouge, Annemasse (FR)
28 AVRIL 1998, Paumes, Le Cratère Scène Nationale, Alès (FR)
15 -31 JUL 1998, Les Hivernales d’été, Festival d'Avignon, Avignon (FR)
09 JUIL 1999, Théâtre de la Cité Internationale, Presqu’îles, Paris (FR)
31 MARS 1999, Théâtre Les Tanneurs, Biennale de Charleroi Danses, Bruxelles (BE)
01 AVRIL 1999, Théâtre Les Tanneurs, Biennale de Charleroi Danses, Bruxelles (BE)
16 AVRIL 1999, Festival Plurielles, Théâtre Saragosse, Pau (FR)
18 OCT 1999, Dance Theatre Festival ‘99, Prague (CZ)
19 OCT 1999, Dance Theatre Festival ‘99, Prague (CZ)
04 FÉV 2000, Festival Danse Émoi, Limoges (FR)
02 FÉV 2001, La Halle aux Grains Scène Nationale, Festival Les Éclectiques, Blois (FR)
25 JAN 2002, Programme de Soto/Sciarrino, Teatro Central, Festival Danzas Singulares, Séville (ES)
26 JAN 2002, Programme de Soto/Sciarrino, Teatro Central, Festival Danzas Singulares, Séville (ES)
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