ÉCLATS MATS

Une douceur diffuse, un humour sous-jacent, et surtout des tensions, une façon audacieuse et paisible de rudoyer les articulations, des “figures impossibles” tenues jusqu’au bout des forces – de même que la musique sans cesse aborde les rives du silence. Chair et notes, chorégraphie et composition : Olga de Soto continue d’explorer les pôles d’une réflexion qui chemine, en ses voies diverses, du temps à l’espace, du voir à l’entendre. Il y a dans Éclats mats une attente et des impatiences, du fugace et du terrre-à-terre, du moteur et de l’action, des personnalités et la magistrale générosité du dépouillement.

Marie Baudet, Geste et partition en dialogue inédit, La Libre Belgique (BE), 17 Janvier 2002

 

Sur le plateau, la solitude règne. Son travail subtil porte sur la mémoire physique et visuelle : que garde-t-on en mémoire dans nos mains, nos corps et notre tête ? Nos sens nous trompent-ils ? Reste-t-il dans les corps une présence de l'autre, en creux ? La musique et la danse séparées se rapprochent cependant et se croisent finalement.

Guy Duplat, La chorégraphie subtile d'Olga de Soto, La Libre Belgique (BE), 22 Mars 2007

 

L’œuvre d’Olga de Soto est multiple : elle se déploie à partir de partis pris sans cesse renouvelés, mais toujours concentrés autour d’un foyer générateur : la musique contemporaine. La musique, non pas comme accompagnement décoratif ou simple mise en réceptivité émotive du spectateur, comme c’est trop souvent le cas ; la musique comme lieu de confrontation, comme scène expérimentale, scène de questionnement. Tout le travail accompli au cours du siècle par les compositeurs, non seulement sur les combinatoires, mais sur les timbres, sur les sources acoustiques et leur distribution dans le temps et l’espace, constitue désormais un champ infini de problématiques et de matériaux… Olga de Soto est de ces jeunes danseurs qui savent aujourd’hui réinventer la raison d’une œuvre. L’écriture chorégraphique, pour elle, se fait non mise au point d’un produit spectaculaire, mais dialogue, questionnement. Dialogue de structures qui, surtout dans les œuvres auxquelles se confronte Olga de Soto, développe une possibilité syntaxique (mais aussi sensorielle) illimitée. L’important demeurant d’abord un dialogue de corps à travers la lecture des univers sonores et gestuels. A travers le franchissement des états limites, là où les définitions et les cadres s'effondrent.

Laurence Louppe, Olga de Soto : des passages à la limite, dans la publication Gender : masculin/féminin, sur quel pied danser ?


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