© Laurent Lafolie

MURMURES

effacer des traces
des marques physiques
de ce corps où l’espace se vide
laissant la place pour qu’une pensée vienne
pour qu’une image passée surgisse

chercher une danse que je ne connais pas
et écouter ce qui en moi vacille...
tremble... palpite... hésite... se défait... se cherche
mis à nu dans un espace fait d’oubli

nue de ce corps qui pourrait ne pas être le mien
mais un autre
qui m’échappe
un peu absurde, un peu étranger
où le temps passe
et dans la peau reste inscrit

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production Coto de Caza aujourd'hui Niels Production (Bruxelles)

durée variable

chorégraphie, costumes et interprétation Olga de Soto
musique Denis Pousseur (Le Silence du Futur, solo pour clarinette)
interprétée par Takashi Yamame (dans la version enregistrée) et par Takashi Yamame ou Jean-Pierre Peuvion (dans la version musique live)
scénographie Thibault Vancraenenbroeck
éclairages et son Gaëtan van den Berg


EXTRAITS DE PRESSE

Avec sa création de 1997, Murmures, Olga de Soto s’offre, lointaine et proche, aseptisée et humaine, froide et désirable, au public, qui ne peut qu’être surpris et ému par cette franchise à fleur de peau. Invisiblement nue sous sa robe, par les petits glissements imperceptibles qu’inscrit dans sa chair l’activité de ses muscles, elle exhibe les dessous d’une humanité virevoltante, trop souvent bafouée par le principe de réalité. Dans ces moments de vérité ainsi circonscrits, brisés seulement par les déchirures que lui imprime la clarinette, le corps de la danseuse crée un basculement subtil et incessant, où l’intimité se donne et se dérobe, s’exhibe et se masque, dans une inaccessibilité porteuse de promesses à conquérir.

Jean-Marc Lachaud, Skênê n° 2-3, Mélange des Arts — Arts du spectacle, Le corps : exhibition / révélation (FR), 1998


Si le geste est irradiant de simplicité et d'évidence, c'est qu'il ne naît pas du concept. Il semble, bien au contraire, s'échapper du corps pour fouiller, dans des singulières abstractions sensuelles, les résonances inouïes des sens qu'il peut produire.

Francis Cossu, L'été des Hivernales (2/4) : Olga de Soto, La Marseillaise (FR), 19 Juillet 1998


La danseuse est pieds nus, vêtue d'une robe simple et ample, sans ceinture ni agrafe. Ses gestes sont lents, parfois presque figés ; par moment elle se tend comme un arc, le doigt obliquement tendu vers le ciel. Tout cela serait banal s'il n'y avait une intensité aiguë qui n'est pas seulement due à l'indolence tendue de l'interprète et à l'arrogance du hautbois. D'où cela provient-il ? De ce que le corps murmure. Olga de Soto, sous ou avec sa robe, semble nue. Et ce qui est à "voir", c'est le babil de son corps nu, le chuchotis de sa nudité, le marmonnement de sa peau et de ses muscles.

Vêtue de nu, Jean-Jacques Delfour, CASSANDRE : Culture(s), Politique(s) et Société(s) No. 18 (FR), Septembre-Octobre, 1997


Une très longue perche a été suspendue, qui flotte doucement, avec une silencieuse majesté, au-dessus de la scène. La danseuse s'allonge sur le dos, reste immobile, tandis qu'à l'image d'une gigantesque aiguille d'horloge, la perche effectue un très lent mouvement de rotation. La rencontre entre cette précision dans l'indication, et cette incertitude suspendue du sens, est sidérante. Puis Olga de Soto retrouve la position verticale, mais la casse doucement par des positions en segments et lignes brisées. Et là, par un mystère de danse qui lui est propre, ses figures échappent au rectiligne qu'on attendrait, pour inscrire de sobres lignes courbes, par des déséquilibres doux, des translations du bassin, des déhanchés tranquilles. Absolument tenu, ce corps s'échappe.

Gérard Mayen, Espaces transgressifs, Mouvement (FR), Mars 2004


Le moment de grâce de cet "été des Hivernales" nous a été procuré par Olga de Soto, une danseuse espagnole établie en Belgique. Qu'elle évolue seule ou en duo (avec Pascale Gigon), son langage, très pur, est un frémissement dans la pénombre, le bruissement de la vie. Ses choix musicaux (des compositeurs contemporains comme Salvatore Sciarrino ou Denis Pousseur) sont d'une rare qualité.

Emmanuèle Rüegger, Les Hivernales d'été, Ballet 2000 n° 43


Quant à Olga de Soto, on pourrait la voir et la revoir sans s’épuiser, tant sa danse est musicale. Qu’elle dise un rapport secret dans une quasi-obscurité au plus proche du microscopique, qu’elle éclate en furieux mouvements du bassin sur la musique ravageuse de Frederic Rzewski ou qu’elle murmure solitaire sur une composition de Denis Pousseur, c’est le bonheur. La simplicité alliée au savant.

Marie-Christine Vernay, Le Tour de la danse en un jour, Libération (FR), 24 Juillet 1998


HISTORIQUE TOURNÉES

11 JUIN 1997, Festival de la Nouvelle Danse d’Uzès, Uzès (FR)
12 JUIN 1997, Festival de la Nouvelle Danse d’Uzès, Uzès (FR)
05 OCT 1997, Teatro Nacional de las Artes, Centro Nacional de las Artes, México D.F (MEX)
07 NOV 1997, Paumes, Théâtre de la Balsamine, Bruxelles (BE)
08 NOV 1997, Paumes, Théâtre de la Balsamine, Bruxelles (BE)
21 NOV 1997, Paumes, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris (FR)
22 NOV 1997, Paumes, Centre Wallonie-Bruxelles, Paris (FR)
13 FÉV 1998, Paumes, La Halle aux Grains Scène Nationale, Blois (FR)
15 - 31JUL 1998, Les Hivernales d’été, Festival d'Avignon, Avignon (FR)
16 AVRIL 1999, Festival Plurielles, Théâtre Saragosse, Pau (FR)
05 JUIN 1999, L’été danse, Le Botanique, Bruxelles (BE)
12 JUIN 1999, Festival du Printemps de la danse, Château de Villebois Lavallette (FR)
18 OCT 1999, Dance Theatre Festival ‘99, Prague (CZ)
19 OCT 1999, Dance Theatre Festival ‘99, Prague (CZ)
04 FÉV 2000, Festival Danse Émoi, Limoges (FR)
09 MARS 2001, Objectif danse, La Raffinerie, Bruxelles (BE)
01 JUIN 2001, Festival Lugar a Dança, Lisbonne (PT)
03 JUIN 2001, Festival Lugar a Dança, Lisbonne (PT)
09 AOÛT 2003, Dançar o que é nosso, Danças na Cidade, Lisbonne (PT)
26 MARS 2004, Centre Pompidou, Paris (FR)
27 MARS 2004, Centre Pompidou, Paris (FR)
28 MARS 2004, Centre Pompidou, Paris (FR)
03 AVRIL 2009, Centre Culturel de Braine-l'Alleud (BE)

 

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