PAUMES

La qualité du corps et du geste chez Olga de Soto s’origine dans un feu intérieur bien plus profond que ces allégories de surface. Elle est habitée par une sensualité intense qui n’a pas besoin d’accessoires pour se laisser percevoir et surtout pour toucher le corps du spectateur. D’où émane ce courant sensoriel qui passe dans la kinesthésie sans recourir à l’ombre d’une mièvrerie ou d’une complaisance ? Depuis le fond du travail corporel, depuis l’ardeur de l’étayage moteur qui s’engendre dans la globalité du corps et voyage jusqu’à sa découpe dans l’espace. Jusqu’au bout du corps. Jusqu’au bout de notre regard. Et qui peut jouer aussi bien de la retombée complète des intensités que de leur exacerbation. 

Laurence Louppe, Olga de Soto : des passages à la limite, dans la publication Gender : masculin/féminin, sur quel pied danser ?

 

Sans concession, comme mot d'ordre, sous-tend les Paumes que présente Olga de Soto. Un travail de fourmi qui fait avancer la danse. À pas de géant.

Francis Cossu, L'été des Hivernales (2/4) : Olga de Soto, La Marseillaise (FR), 19 Juillet 1998

 

Le moment de grâce de cet "été des Hivernales" nous a été procuré par Olga de Soto, une danseuse espagnole établie en Belgique. Qu'elle évolue seule ou en duo (avec Pascale Gigon), son langage, très pur, est un frémissement dans la pénombre, le bruissement de la vie. Ses choix musicaux (des compositeurs contemporains comme Salvatore Sciarrino ou Denis Pousseur) sont d'une rare qualité.

Emmanuèle Rüegger, Les Hivernales d'été, Ballet 2000 N° 43

 

Quant à Olga de Soto, on pourrait la voir et la revoir sans s’épuiser, tant sa danse est musicale. Qu’elle dise un rapport secret dans une quasi-obscurité au plus proche du microscopique, qu’elle éclate en furieux mouvements du bassin sur la musique ravageuse de Frederic Rzewski ou qu’elle murmure solitaire sur une composition de Denis Pousseur, c’est le bonheur. La simplicité alliée au savant.

Marie-Christine Vernay, Le Tour de la danse en un jour, Libération (FR), 24 Juillet 1998

 

Un spectacle très remarqué par le public et par la presse. Dans La Marseillaise, Francis Cossu affirme : Tout tient en haleine. Jusque dans le souffle des danseuses qui nous rappelle, sans que l'on puisse y déroger, qu'il ne faut pas hésiter à faire l'expérience du voir, là où c'est le moins évident. 

Jean-Marie Wynants, Ennui chez Brumachon, bonheur chez Olga de Soto, Le Soir (BE), 29 Juillet 1998

 

Dans Winnsboro Cotton Mill Blues, les corps se collent aux accords pour se propager violemment, puis onduler méthodiquement. Les mouvements se recentrent toujours sur la verticalité du corps et viennent mourir sensuellement sur les hanches. Dans Strumentale, la danse se fait silence avant de devenir chaos lorsque les danseuses laissent exploser un souffle trop longtemps retenu. Olga de Soto et Pascale Gigon se distinguent magnifiquement lorsqu’elles laissent résonner en elles les Sei quartetti brevi de Salvatore Sciarrino. Sur une scène nocturne, la calligraphie du mouvement reste insaisissable car seules quelques parcelles des corps sont éclairées. Entre ombre et lumière tamisée, la danse, suggérée, laisse imaginer le plus beau.

Ch. Caupin, Silence et chaos chez Olga de Soto, Danser (FR), Janvier 1998

 

Son écriture est rapide, précise, nerveuse, ludique et sensible. À l’écoute de compositeurs contemporains, Olga de Soto cultive la musique des corps, des espaces et du regard.

Francis Cossu, L'œil écoute, MOUVEMENT (FR), mars-mai 1999 


Lire des extraits d'articles de presse sur les différentes pièces qui composent Paumes : Murmures, Winnsboro Cotton Mill Blues, Strumentale et/ou Seuls bruits des corps entre eux.

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